8 novembre 2020
Jésus parcourait, enseignait, prêchait, guérissait…
Ces deux derniers mois, nous avons écouté le récit dans les chapitres 8 et 9 de l’Évangile de Matthieu des miracles accomplis par Jésus, après son enseignement sur la Montagne. Je vous invite à lire ou relire ces deux chapitres.
Par ces miracles, Jésus a manifesté la puissance de Dieu : la puissance de pardonner les péchés et d’en guérir les stigmates ; la puissance de ramener son peuple de la mort à la vie, de la culpabilité à la louange, de la condamnation au salut, de l’insensé à l’espérance…
Par les miracles de Jésus, Dieu révèle qu’il n’est pas venu juger, mais sauver tous ceux qui font et feront appel, en son nom, à sa grâce et à son salut.
À la fin de ce récit et en une seule phrase, l’Évangile résume et décrit le parcours du Sauveur parmi son peuple : Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait dans leurs synagogues, prêchait l’Évangile du royaume et guérissait toute maladie et toute infirmité. (Mt 9.35)
Ce verset – déjà cité une première fois avant l’enseignement sur la montagne (Mt 4.23) – peut sembler anodin ; il est en fait d’une grande importance. Parce que, d’une part, il révèle ce que l’on pourrait appeler le « plan d’action du Dieu Sauveur », et, d’autre part, il enseigne comment vivre le salut que Dieu nous apporte en Jésus.
Jésus parcourait, enseignait, prêchait, guérissait… Tels sont, dans l’ordre, les actes qui constituent l’œuvre du Seigneur envers tous ceux qu’il est venu appeler à lui. Et cet ordre est d’une grande importance. Il constitue en soi un enseignement primordial, que je vous invite à écouter.
Jésus parcourait les villes et les villages…
Avant tout, le salut de Dieu vient à nous. Jésus est le don de Dieu qui vient à nous. Relisez comment il a appelé ses premiers disciples (Mt 4.18-22), puis Matthieu lui-même (Mt 9.9)… C’est ainsi qu’en Jésus, Dieu nous sauve : en nous offrant, souverainement, sa venue et son appel. C’est en soi une immense Bonne Nouvelle ! Pourquoi ?
Parce qu’auparavant, il fallait chercher Dieu… Chercher et atteindre la vérité, la justice, trouver soi-même un sens à sa vie ; un sens autre que la mort..? C’était une quête impossible, désespérante, pour les juifs comme pour les païens. Oui, pour tous, vivre est d’abord une promesse, une vocation au bonheur ; mais une promesse que nul ne pouvait réaliser, un bonheur que nul ne pouvait atteindre, une vocation pour tous avortée dans la mort. Jusqu’à ce que Jésus vienne parcourir les villes et les villages.
Nul ne pouvait trouver Dieu. Alors Dieu est venu nous chercher. Nous appeler. Chercher Dieu, atteindre la vie, c’est désormais laisser Jésus venir à nous et nous emmener ; c’est laisser Jésus être pour nous le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6). Demandez et il vous sera donné ; cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira, car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et il sera ouvert à celui qui frappe, annonce le Sauveur (Mt 7.7-8)… En lui, Dieu n’est plus un problème : il est la solution.
Il n’y a plus à chercher Dieu, mais à le recevoir. Il n’y a plus à atteindre le salut, mais à le vivre. Quelle libération ! N’est-ce pas vraiment une Bonne Nouvelle, à faire entendre à tous ceux qui sans fin cherchent Dieu, ou se cherchent eux-mêmes (c’est la même chose, car Dieu seul sait qui nous sommes) ? À tous ceux qui cherchent un sens à ce monde où l’on souffre et où l’on meurt… Nous pouvons leur dire : Jésus est venu t’offrir et t’ouvrir le sens véritable de ta vie, répondre aux questions qui t’enferment… Ne veux-tu pas, toi aussi, le recevoir et l’écouter ?
Car Jésus vient pour être écouté. C’est pourquoi, dans les villes et les villages,
Jésus enseignait dans leurs synagogues…
Synagogue signifie : le lieu où l’on se réunit. Dans les synagogues, les juifs se réunissent pour entendre l’enseignement de la Parole de Dieu.
Là où il vient, Jésus ouvre la Bible et enseigne. Qu’enseigne-t-il ? Tout autre chose que ce qu’enseignaient les docteurs d’Israël : un Dieu, une promesse qu’il faut mériter, par une parfaite obéissance à sa loi, par une vie parfaite à tous points de vue. Un Dieu qui ne pouvait susciter que l’orgueil ou la honte…
L’Évangile de Luc (4.14-21) nous fait entendre l’enseignement de Jésus. Dans la synagogue de Nazareth, il ouvrit le livre du prophète Ésaïe (61,1-2) : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, et proclamer une année de grâce du Seigneur…
Ce que Jésus enseigne, c’est que la Parole de Dieu est une promesse. La promesse que Dieu a faite à Abraham : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Ge 12.3). Toute la Parole de Dieu est pour mener les siens à l’accomplissement de sa promesse.
Jésus fait de même envers deux de ses disciples qui, après sa mort sur la croix, et ignorant sa résurrection, s’en retournent chez eux, dépités. Jésus alors s’approche d’eux et leur explique dans les Écritures tout ce qui le concernait... Qu’il devait subir leur péché et leur condamnation, pour les en délivrer. (Luc 2.13-27) Que sa mort accomplit la promesse, et signifie leur salut.
Vous êtes le peuple de la promesse, enseigne Jésus aux juifs ; promesse de grâce, de rachat, de libération, de salut pour vous, vos enfants et tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que je les appellerai… (Actes 2.39)
Puis, en conclusion de son enseignement,
Jésus prêchait la Bonne Nouvelle du royaume…
Aujourd’hui, cette Parole, cette promesse de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie ! proclame-t-il dans la synagogue de Nazareth. Autrement dit : Je suis l’accomplissement de la promesse de Dieu. Je suis l’espérance d’Israël accomplie !
À mon peuple perdu dans les ténèbres et l’ombre de la mort (Ésaïe 9.1), j’apporte la lumière, le salut de Dieu. Pour Israël et pour le monde, je suis le Dieu Sauveur ! Je suis l’amour et la vie que nul ne pouvait atteindre mais qui, aujourd’hui, s’offre à tous. Quiconque croit en moi, quiconque me reçoit et m’écoute, a la vie éternelle. (Jean 6.47) Il habite mon royaume ; il vit l’éternelle créativité de mon amour…
Et enfin,
Jésus guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple…
La maladie, c’est ce qui tue les hommes ; l’infirmité, c’est ce qui empêche les hommes d’agir. Jésus vient nous libérer de ce qui nous tue, de ce qui nous immobilise. Jésus vient libérer les hommes du péché qui les a enlevés à Dieu et condamnés à mort.
Quiconque reçoit le Seigneur et écoute son enseignement s’entend annoncer le salut de Dieu, et en reçoit la guérison dont il a besoin.
Nombreux cependant sont ceux qui ont prié Dieu, au nom de Jésus, de leur accorder une guérison, et qui n’ont pas été exaucés… Cela peut être douloureux, et donner le sentiment que Dieu est indifférent à notre peine. Pourtant, à ceux qui, avant tout, écoutent son enseignement, cherchent et trouvent en lui seul la vérité, Jésus promet la guérison.
Mais cette guérison n’est pas nécessairement celle dont nous estimons avoir besoin. La guérison accomplie par Jésus, c’est la guérison dont nous avons besoin pour accomplir la mission qu’il veut nous confier, au témoignage de sa venue et du salut de Dieu.
On peut ne pas avoir conscience de ce qui entrave vraiment l’expression de notre personnalité, du potentiel que le créateur nous a donnés. On peut même ne pas avoir conscience de ce en quoi consiste notre véritable potentiel, notre véritable vocation… Dieu, lui, nous connaît en vérité, et par Jésus, il restaure en nous la possibilité de vivre véritablement notre vie, d’exprimer notre véritable vocation au service de son amour, dans l’œuvre du royaume. C’est cela, la guérison que reçoivent tous ceux que Jésus appelle à lui.
Le Dieu Sauveur n’est pas un dieu qui accorderait une faveur à l’un, et pas à l’autre, selon son bon plaisir… Le Dieu Sauveur est le Dieu qui restaure tous les siens dans leur véritable vocation et dans la possibilité, y-compris physique, de vivre leur vocation, de la mettre en œuvre.
L’apôtre Paul souffrait d’une douleur chronique, sans doute pénible, qu’il compare à une écharde dans la chair. Trois fois, témoigne-t-il, j’ai supplié le Seigneur de m’en délivrer, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse. (2 Co 12.7-9) Le Seigneur sait de quoi nous avons vraiment besoin d’être guéris pour accomplir notre vocation, comme Paul l’a accomplie. Et de cela, il nous guérit.
C’est pourquoi une guérison non obtenue ne signifie pas que Dieu nous dédaigne, ou nous réprouve ; cela signifie qu’il a mieux encore à nous offrir.
Et quoi qu’il en soit, tous ceux qui reçoivent Jésus comme leur Sauveur guérissent du péché et de la mort, et reçoivent l’espérance, l’assurance d’une vie entièrement et éternellement restaurée, dans le royaume dont le Seigneur est pour nous la porte, la porte ouverte. (Jn 10.7,9)
Nous l’avons entendu : Loin d’être une parole anodine, ce « plan d’action du Dieu Sauveur » révèle ce à quoi le Seigneur appelle les siens, ceux qu’il est venu chercher… Cette parole nous enseigne à vivre en Christ comme Christ, a agi pour nous ; elle trace clairement et simplement, à la suite du Seigneur, le programme de notre vie chrétienne – et la Bonne Nouvelle c’est aussi cette simplicité !
Vivre en Christ, c’est premièrement et avant tout s’asseoir et écouter le Seigneur ; Avant toute autre chose, ouvrir la Bible avec lui pour qu’il nous enseigne en vérité et nous garde dans la promesse accomplie, dans la Bonne Nouvelle du royaume.
Lorsque le témoignage d’une Église s’affaiblit, perd en vigueur, c’est presque toujours parce que le rapport à la Bible se distend. Parce que ses membres la lisent moins, l’étudient moins ensemble. Dès lors, l’Église ne peut que s’éloigner de son Seigneur, de sa vocation, parfois même en ayant le sentiment de bien faire. Mais nul ne peut bien faire si ce n’est le Seigneur qui conduit son chemin… Non pas le Seigneur que l’on connait, mais le Seigneur que l’on écoute.
Par sa grâce, nous ne sommes plus de ceux qui cherchent sans fin… Nous sommes de ceux qui écoutent le Seigneur, pour recevoir de lui tout ce dont nous avons besoin, afin d’agir en vérité, afin qu’en son nom nous portions nous aussi la guérison de Dieu, sa grâce et son salut. En Jésus, nous ne sommes plus infirmes, mais ouvriers du salut de Dieu. Le Seigneur en donne le pouvoir à ses disciples (Mt 10.1), à ceux qui l’écoutent. Quelle belle guérison !
Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. (Jn 8.31-32)
Qu’est-ce que la vérité, sinon notre salut en Jésus-Christ ? Et que sera notre liberté, sinon d’accomplir sa volonté ?
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