29 novembre 2020
Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait dans leurs synagogues, prêchait l’Évangile du royaume et guérissait toute maladie et toute infirmité. A la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de bergers. Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Puis (Jésus) appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu, le péager ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus.
Matthieu 9.35-10.4
Jésus montre aux disciples qu’il a appelés les foules qui viennent à lui… Qui viennent à lui, à cause de la puissance bienveillante et bienfaisante, de la vérité lumineuse qui émane de lui, de sa personne, de sa Parole… Parce que la où il passe, là où il parle, il repousse la mort, il efface ses stigmates… Le peuple de Dieu, le « petit peuple » de Dieu, (oh bien sûr, il n’y a aux yeux de Dieu ni petites gens ni de grands dignitaires…), les paysans et les pêcheurs galiléens, ressent en Jésus celui qu’il attendait.
Mais ce peuple est une foule. C’est ainsi que l’Évangile le désigne. Des foules dont Jésus a compassion.
Foule, c’est un mot qui n’évoque pas de bonnes choses. Il suscite un sentiment de malaise, et même d’angoisse. On sait ce que sont des « effets de foule » : des individus entrainés là où ils n’ont pas eux-mêmes décidé d’aller, entrainés à faire ce qu’ils n’auraient pas fait eux-mêmes… Des individus qu’on appelle dès lors des « gens », ce mot qui n’existe qu’au pluriel, pour désigner un ensemble humain dépersonnalisé, déshumanisé… Une foule, c’est un phénomène inconscient, irréfléchi, incontrôlable, où les gens s’abandonnent à une cause qui leur est supérieure, qui les domine… Le paroxysme de l’effet de foule, c’est la guerre, dont l’objectif vaut plus que les vies qu’il dévore. Voilà pourquoi le mot foule fait peur.
Dans la Bible, le mot « foule » désigne en effet une mauvaise situation. Il désigne le peuple de Dieu entraîné dans une perdition collective, qui n’est la volonté de personne, mais le sort contraint de tous. De même que la mort est le sort involontaire et contraint de tous ceux, de la foule des humains, qui ne connaissent pas le Seigneur. Tous perdus dans la foule… L’effet de foule, la condamnation collective, la perdition de masse du péché, voilà ce que Jésus montre à ses disciples, et voilà ce que Jésus vient guérir, pour que le monde perdu redevienne la création de Dieu, vivante.
Et cette guérison, cette régénération, se révèle par la simple énumération des disciples de Jésus. L’énumération des douze. Pourquoi ? Parce que cette énumération désigne le contraire d’une foule. Elle désigne des individus. Elle décrit le contraire d’une condamnation ; elle décrit le salut.
Jésus ne conduit pas de foules. Il n’est pas comme les faux bergers de ce monde, il n’assène pas de doctrines collectives auxquelles chacun doit se soumettre et s’adonner, en vue d’un bonheur dépersonnalisé… Jésus ne conduit pas de foules, mais il appelle des frères. Des frères qu’il sort de la foule pour en faire à nouveau des individus ; des frères qu’il sort de la condamnation pour en faire à nouveau des enfants de Dieu. (Jn 1.12)
Et un frère, bien sûr, on le connait personnellement, on l’appelle par son nom. Un frère n’est pas un élément passif et anonyme d’une foule, d’un effet de foule, mais le membre actif, à titre personnel, d’une fraternité. Une foule subit, une fraternité agit. Et en effet, Jésus a appelé les douze, non pas en finalité pour s’occuper d’eux, mais pour agir avec eux, s’employer avec eux au salut du monde, à la moisson de Dieu. Cette fraternité, c’est l’Église, qui signifie la guérison accomplie des enfants de Dieu, l’Église constituée de pierres vivantes personnellement aimées, appelées, sauvées, par le Seigneur. (Ro 8.29-30) Comme toi.
Car si tu es ici, toi-même, à l’écoute de l’Évangile, c’est parce que le Seigneur te connait et t’a appelé, ou veut t’appeler, personnellement, par ton nom, comme chacun des 12. C’est parce que Jésus veut te sortir de la foule, pour que tu sois son frère, son partenaire dans sa mission. Cette simple énumération des 12 dit en soi la Bonne Nouvelle du Dieu qui est amour. On ne peut pas aimer une foule ! On ne peut aimer que des personnes. Comment apporter à quiconque ce dont il a besoin, mettre en valeur ses qualités, l’aider à maîtriser ses défauts, sans le connaître personnellement ? Cela, c’est exactement ce que Jésus fait pour chacun de nous, et ce qu’il veut faire pour toi. Car Dieu n’aime pas un peuple : il aime ses enfants ; ses enfants dont il énumère les noms, dans son cœur, son livre de vie. (Ps 139.16, Phi 4.3, Ap 21.27)
Ce chiffre 12, dans la Bible, signifie en soi le peuple de Dieu. Le peuple issu de la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, renommé Israël, et dont les 12 fils ont formé les douze tribus qui le composent. C’est ce peuple que Jésus est venu multiplier et moissonner dans le monde, dans toutes les nations. Cette multiplication, c’est l’Église, composée dit l’Apocalypse de 144000 frères (Ap 7.4) ; 144000, c’est la démultiplication de 12 multipliée par 1000, chiffre qui, dans la Bible, signifie la multitude… Jésus est le premier-né d’une multitude de frères, annonce l’Évangile (Ro 8.29), Ce chiffre symbolique de 144000 signifie que l’Église est la multiplication d’Israël dans toutes les nations. Et ce peuple, mais ce sont des personnes comme toi et moi, que Jésus a appelés par leur nom et retirés de la foule pour en faire un frère, une sœur, un partenaire dans la moisson du royaume.
Ainsi, les noms des douze disciple signifient, symbolisent le nom propre de tous ceux que Jésus est venu appeler à lui, et en particulier ton nom. Quand la Bible parle des douze, elle parle de toi, de nous. Car parmi les douze énumérés par Jésus, il y a ton nom, par lesquels Jésus t’a appelé ou veut t’appeler, comme eux, pour t’emmener comme eux à l’école et à l’œuvre de la vérité, la vérité qui est sa parole, sa parole d’amour et de grâce qui sauve celui qui l’écoute pour y trouver son chemin.
À l’école et à l’œuvre..? Au verset 1, les 12 sont appelés disciples, c’est-à-dire élèves ; au verset 2, ils sont appelés apôtres, c’est-à-dire envoyés, missionnés. Ainsi, vivre en Christ, vivre le salut de Dieu dans le monde, c’est être disciple afin d’être apôtre ; c’est être premièrement à l’écoute du Seigneur (Jn 8.31-32) afin d’apprendre, continuellement, à être ses partenaires, à être ensemble l’Église qui annonce au monde sa grâce et son salut.
Alors, puisque parmi ces douze noms, il y a ou il y aura notre nom, revenons sur deux points de l’appel et l’envoi du Seigneur, qui nous concernent donc personnellement ; deux points qui n’auront pas manqué de nous étonner…
Tout d’abord, ce pouvoir conféré par Jésus de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité… En entendant cela, on se dit, comme pour se protéger : ce pouvoir était limité aux douze, et après eux, à quelques chrétiens, doués par l’Esprit-Saint de ce pouvoir d’exorciser ou de guérir, cela ne concerne pas la majorité des chrétiens…
Eh bien non… Ou plutôt, si ! Parce que les douze ne signifient pas eux-mêmes seulement, mais tous les frères du Seigneur, toute l’Église. Nous sommes les douze, la multiplication des 12 ! Alors, si Jésus t’a personnellement appelé à lui, si tu as personnellement confessé ta foi en lui comme ton Sauveur, autrement dit, si tu considères et témoignes que le sens de ta vie, dans ce monde, c’est la moisson du salut de Dieu, alors je te le dis, tu as le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie ou infirmité !
Je vous imagine surpris et perplexe..? Pourtant, c’est vrai, et c’est simple. Je vais vous dire comment faire, comment mettre en œuvre ce pouvoir qui est en vous, par la foi… Mais tout d’abord, définissons simplement ces trois fléaux : un esprit impur, c’est l’affirmation en nous, contre nous, que Dieu n’existe pas, ou que Jésus n’est pas le Fils de Dieu, le Sauveur, ou que le destin de tout homme est la mort, ou qu’il faut gagner son salut par une vie parfaite, impeccable, ou encore que la foi en Dieu est nuisible à l’humanité, qu’elle entrave sa vocation à la liberté et à la transcendance ; voilà ce dont les esprits impurs travaillent sans relâche à nous convaincre, pour nous perdre. Quant aux maladies et aux infirmités, elles sont ce qui tue les hommes, un jour ou l’autre, et ce qui les empêche d’agir. Elles sont la conséquence du péché du monde, que Jésus vient enlever – Jn.29, la marque même de l’injustice, qui frappe au hasard.
Comment éradiquer ces fléaux ? C’est très simple. Face à celui qui te dis son rejet de Dieu, sa révolte, sa culpabilité, sa souffrance, sa frustration, son épreuve qu’il ne comprend pas, face à lui, prends ta Bible, ouvre-la et lis par exemple Jean 3.16 : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croît en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Cette Parole d’Évangile – et tout l’Évangile – a vraiment le pouvoir de chasser les esprits de mensonge, d’orgueil ou d’accusation, tout ce qui détourne de Dieu, de Jésus-Christ, pour tuer, et le pouvoir de guérir et relever les hommes de tout ce qui détruit, déforme, défigure leur existence. Le malin ne peut pas résister à l’Évangile, l’accusateur ne peut rien contre la grâce ! Et l’Évangile a vraiment le pouvoir de restaurer ses atteintes contre nos vies. Certes, toute guérison n’est pas instantanément visible, si ce n’est pas la foi et le miracle de la joie, mais elle sera absolument accomplie dans le royaume de Dieu, au terme de la moisson.
Ce pouvoir, bien sûr, n’est pas un privilège, mais une mission, et il est le pouvoir de ceux qui sont disciples et apôtres, c’est-à-dire de ceux qui, chaque jour, écoutent le Seigneur, se nourrissent de sa puissance afin de porter son salut là où il les envoie.
Je vais faire l’exorciste et le guérisseur… Je te le dis : écoute le Seigneur, celui qui est venu te sauver, par amour pour toi ; écoute-le, confie-toi en lui, fais de lui ton chemin, et tu connaîtras dans le royaume de Dieu ta vie pleinement guérie, pleinement délivrée du malin et de la mort. Et si tu te sens infirme, physiquement, moralement, le Seigneur qui t’appelle fera de toi, dès aujourd’hui, un ouvrier du royaume, il fera taire tout ce qui te dit que tu ne vaux rien, ou pas grand-chose. Tu ne seras plus un problème pour toi-même, mais un gain pour le monde. Viens, et tu verras.
La deuxième chose qui n’aura pas manqué de vous étonner, c’est que, parmi les douze qui reçoivent de Jésus le pouvoir de délivrer et de guérir, il y a Judas l’Iscariot. Et pour que nous l’entendions bien, le récit précise : celui qui livra Jésus.
Celui qui a livré Jésus faisait partie des douze auxquels le Seigneur a donné autorité d’annoncer son salut, de délivrer, de guérir ! Et Sa présence est pour nous tous, pour tous les chrétiens, un enseignement et avertissement d’une grande importance.
L’enseignement, c’est d’entendre et ne pas oublier que ce qui nous sauve, c’est que Jésus-Christ a subi, à notre place, le châtiment de notre péché, de toutes nos trahisons envers le créateur et sa volonté. La personne et la présence de Judas nous rappelle que si nous sommes en Christ, ce n’est pas parce que « nous le valons bien », mais c’est en vertu de sa seule grâce, qui lui a couté le supplice de la croix.
L’avertissement, c’est d’entendre que Judas, comme les douze et chacun des douze, nous parle de nous, pour nous rappeler de ne pas nous féliciter nous-même de notre foi, de nos œuvres, mais avant tout de nous repentir de notre péché, de confier nos faiblesse au Seigneur, en le priant de ne pas les laisser prendre le dessus contre nous, et nous détourner de lui. Ne vous croyez pas plus forts que le malin, nous avertit la présence de Judas. Il a trahi son Seigneur parce qu’il n’avait pas obtenu de lui ce qu’il voulait, le pouvoir à Jérusalem ! Veillons à ne pas laisser le malin nous convaincre d’en vouloir à Jésus et de nous en détourner, de nous détourner de notre Église, parce que nous n’aurions pas reçu de lui ce que nous lui avions demandé, tel soulagement, tel secours, telle intervention, ou la réalisation de notre projet… Et si nous ressentons une telle aigreur monter en nous, l’envie de punir Dieu, répondons-lui : vade retro ! Va-t’en, Satan, tais-toi ! Le Seigneur m’a comblé, il m’a sauvé, e je veux que sa volonté soit faite. Maintenant, c’est l’épreuve de la moisson, son combat et ses douleurs, mais il me garde pour son salut prêt à être révélé dans les derniers temps (1Pi 1. 5-6).
Mes frères, mes sœurs, si le Seigneur nous a retiré des foules, s’il a fait de nous l’un des douze : que sa Parole soit notre pain, quotidien, sa moisson notre travail, son Église notre demeure, sa croix notre honneur et son salut notre richesse. Alors nous verrons la Nouvelle Jérusalem descendre du ciel, d’auprès de Dieu prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Nous verrons que l’amour est toute la vérité.
Sois sans crainte, nous dit-il, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi ! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi, et les fleuves ne te submergeront pas. Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, et la flamme ne te consumera pas, car je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. (És 43 .1-3)
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